L’objectif est de doter les participants de compétences et d’expertises pertinentes en matière de lois sur la pêche, sur les politiques de gestion et les moyens de subsistance de la pêche tout en tirant des leçons sur la pêche INN et les activités navires étrangers de pêche lointaine dans d’autres pays. Du côté des journalistes, il est attendu une large diffusion des reportages dans les médias sur les impacts déstabilisateurs de pêche lointaine au Cameroun et dans les pays voisins. Quant aux OSC et acteurs communautaires, les attentes portent sur un meilleur plaidoyer en faveur de changements politiques et institutionnels pertinents, pour assurer une meilleure gouvernance du secteur.
Deux milliards de dollars perdus par an suite aux activités des navires étrangers de pêche
Le projet « Promouvoir la transparence, la responsabilité et les capacités locales pour faire face aux impacts déstabilisateurs des navires étrangers de pêche lointaine (DWFV) dans le Golfe de Guinée et dans les eaux de la Mauritanie » a été développé sur la base de ce que la plupart des navires de pêche industrielle dans les eaux du Golfe de Guinée et du Cameroun appartiennent en majorité à des opérateurs étrangers. Ces acteurs, soutient le projet, ont une main mise sur l’accès et le contrôle des ressources océaniques dans la région. Ce qui met en péril les Etats côtiers du Golfe de Guinée, qui souffrent d’un manque de capacités institutionnelles et humaines et de ressources gouvernementales limitées.
Les impacts déstabilisateurs de ces flottes de pêche en eaux lointaines étrangères dans ces zones sont notamment : la surpêche, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) et la production de farine de poisson. L’Afrique de l’Ouest à elle seule perd environ 790 000 tonnes de poisson en moyenne par an à cause de la pêche INN pratiquée par des navires de pêche industriels étrangers et nationaux. L’activité entraîne des pertes économiques et des impacts sur les revenus de l’ordre de plus de deux milliards de dollars par an.
L’amélioration de la gouvernance, un chantier à adresser…
A travers une meilleure prise de conscience de la réalité des activités de pêche INN au sein du Golfe de Guinée, les pays de cette zone ainsi que toutes les communautés côtières pourront mieux gérer et contrôler leurs ressources océaniques et assurer leur système de gouvernance. Des améliorations ont été apportées aux programmes nationaux de gouvernance des océans, notamment pour aligner les pratiques de pêche sur les meilleures normes internationales. Le projet se concentre sur l’amélioration de la gouvernance économique, la croissance économique inclusive et la prospérité afin que les communautés côtières et les industries de pêche locale puissent concurrencer de manière stratégique les opérateurs étrangers malveillants dans la région.
Les objectifs du projet DWFV portent sur le renforcement des institutions et des capacités nécessaires pour identifier et relever les défis ayant un impact sur les communautés côtières et le secteur industriel local, la résolution des problèmes dans l’espace marin qui compromettent la sécurité alimentaire, les besoins nutritionnels et les moyens de subsistance des communautés locales ainsi que les activités des navires de pêche industriels étrangers qui ont conduit à une perte d’avantages économiques pour les Etats du Golfe de Guinée (autonomie économique, résilience et sécurité économique nationale). Le projet est porté le Centre for Maritime Law and Security (CEMLAWS) Africa et le Center for Coastal Management, University of Cape Coast (CCM, UCC), en collaboration avec l’Ong African Marine Mammal Conservation Organization (AMMCO).